Written by Mathieu Obringer, Second Chance 2021 – Edited by Bianca Rêgo, ESC Wake-Up 2022-23
Les volontaires d’Initiative et développement citoyen (IDC) ont assisté à une présentation au sujet du compost. L’occasion parfaite pour vous partager quelques astuces sur cet élément essentiel (et bientôt obligatoire) du jardin.
Florent Calverac , maître-composteur chez Covaldem11, a réalisé une présentation du compost auprès des volontaires d’IDC. Bien que déjà initiés en la matière, c’était l’occasion pour ces derniers d’en apprendre davantage sur cette pratique écologique importante.
Cependant, cela représente aussi pour nous une parfaite occasion de vous partager ce que nous avons appris et ce que nous savions déjà !
1. Un compost : à quoi ça sert ?
Avant de se demander à quoi sert un compost, il faut déjà savoir ce que c’est. C’est très simple : il s’agit d’une boîte, plus ou moins grande, où l’on entrepose des déchets organiques pour les laisser dépérir. Il s’agit du cycle même de la nature. Une fois décomposée, la matière organique se transforme en humus (à ne pas confondre avec la spécialité libanaise). Celui-ci est essentiel pour la régénération des sols. Sans lui, la terre s’appauvrit et n’est plus assez nutritive pour les plantes.
En clair, le compost sert à donner une seconde chance à ses déchets verts. À savoir que dans le territoire de l’Aude, où se trouve le camping, les déchets des poubelles noires ne sont pas revalorisés. Au lieu de les jeter à la poubelle, leur dégradation naturelle permet de fabriquer cette terre noire essentielle pour la régénération des sols. Ainsi, vous pouvez fabriquer votre propre engrais pour vos plantes sans avoir recours à des produits chimiques.
D’un point de vue réglementaire, d’ici la fin 2023, le tri à la source des déchets devra se faire même chez les particuliers. De quoi vous convaincre un peu plus d’adopter le compost si cela n’est pas encore le cas…
2. Comment faire un compost ?
“On peut fabriquer des composts avec n’importe quoi, comme l’explique Florent Calverac. On peut le fabriquer a partir de palettes, de piquets, de grillages. » Selon le maître- composteur, « il n’y a pas besoin de construction, même si cela permet une protection et de garder l’humidité. » En clair, une protection permet d’empêcher le compost de s’assécher. Mais l’humidité dépend aussi et surtout de ce qu’on y jète. Un coin de champ ou de jardin à l’ombre peut donc amplement suffire car « la nature dégradera toujours les matières ».
Pour les lecteurs qui souhaitent absolument construire un compost, « il y a 1001 façons [d’en faire un] ». L’essentiel étant qu’il soit à la fois fermé et aéré. Au camping Le Belvédère, nous avons fabriqué trois bacs à compost avec des palettes récupérées. Nous récupérons le humus en-dessous puis le déposons sur un tas juste à côté avec le fumier des poneys et ânes. Pour la suite du processus, on laisse la nature faire !
Il est important de préciser qu’une fois votre compost construit et vos premiers déchets jetés, il faut compter entre six mois et un an pour que l’écosystème s’y installe et que la production de humus devienne effective.
3. Qu’est-ce qu’on (ne) peut (pas) jeter dans un compost ?
« J’ai vu beaucoup d’erreurs quant à ce qui était jeté dans les composts. Des sacs poubelles par exemple… » explique Florent Calverac. Alors même si cela peut sembler logique pour certains, il est très important de préciser que le compost ne reçoit que des déchets organiques ! Inutile de chercher à enfouir vos piles usagées ou vos déchets plastiques. D’autres tris sont mis en place pour cela.
Le compost peut donc recevoir des fruits ou légumes abîmés, leurs trognons et épluchures ; des feuilles mortes, des fleurs ou des branches ; des coquilles d’oeufs mais aussi des sachets de thé (sans l’étiquette !), des filtres à café, des mouchoirs (sauf ceux à la menthe) ou de l’herbe tondue en petite quantité ! Quant aux agrumes, il est possible de composter leurs épluchures en petite quantité. Attention toutes fois à bien séparer le fruit de sa peau : l’acidité risque de nuire à l’écosystème du compost.
Bien qu’ils soient organiques, les os n’ont pas leur place dans un compost. En effet, leur dégradation est beaucoup trop longue… Aussi, bien que le papier des journaux soient faits à partir d’arbres, donc de matières organiques, le fait qu’ils soient encrées leur empêche l’accès au paradis du compost. Cependant, il reste facile de donner une autre seconde
chance à ces derniers. Enfin, les graines ne peuvent pas non plus être jetés dans un compost. Vous risquerez de vous retrouver avec des plantes qui y poussent !
4. L’écosystème du compost : voir si tout se passe bien à l’intérieur…
Il est important que votre compost garde un certain équilibre entre le sec et l’humide. Son humidité dépendra surtout de ce qu’on y met à l’intérieur. En effet, certains déchets organiques auront tendance à être plus secs que d’autres. Aussi, si votre bac à compost est trop humide, vous risquerez d’y retrouver des champignons. Pour assurer que le pH du compost soit neutre, il faut le brasser jusqu’à une fois par mois, voire plus s’il est trop sec ou humide. Si jamais il est trop sec, il est inutile d’y ajouter de l’eau. Y déposer plus de déchets organiques humides (comme les épluchures) peut amplement suffire.
Aussi, pour vérifier si tout se passe bien dans le compost, il faut vérifier l’écosystème qui s’y trouve ! Si vous voyez des vers de terre se balader, c’est que votre compost est en bonne santé. Au contraire, la présence de fourmis est un mauvais présage. En effet, il perturbe l’écosystème du compost. Pour s’en débarrasser, il faut brasser le compost. Cela les perturbera et elles s’en iront ailleurs pour se nourrir. Enfin, si jamais vous y apercevez des rats, vous pouvez ajouter des cheveux humains à votre bac. L’odeur humaine les éloignera.